Vote du budget : la France devient le pays qui taxe le plus l’aérien en Europe
Chargée d'arbitrer les hausses d'impôts du budget 2025, la commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et de sept sénateurs, a coupé la poire en deux jeudi dernier, en fixant le tarif de la taxe sur les billets d’avion (TSBA) sur les vols intra-européens en classe économique à 7,4 euros, contre 2,63 euros actuellement. C'est plus que les 5,3 euros prévus dans le texte voté par les sénateurs, mais moins que les 9,5 euros prévus dans le projet initial du gouvernement. Les autres tarifs restent inchangés par rapport au texte du gouvernement Barnier, à savoir de 15 à 40 euros selon la longueur du trajet pour un vol long-courrier en classe économique, au lieu de 7,51 euros, avec une tarification réduite (à 2,6 euros) pour les vols vers la Corse et les départements d'outre-mer. Sauf en cas de censure improbable du gouvernement ce mercredi, ces tarifs s'appliqueront à compter du 1er mars.
L'analyse de l'APNA:
L’avenir du transport aérien français se joue donc dans une partie de ping-pong entre partis politiques dans le cadre d’une commission paritaire, sans aucune étude d’impact de leurs décisions. Cette augmentation irresponsable des taxes pourrait bien manquer son seul objectif économique et budgétaire, car la décroissance induite du transport aérien pourrait réduire l’assiette de son recouvrement. Ainsi, la France devient le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe. Les compagnies extra-européennes vont pouvoir, à loisir, jouer sur leur compétitivité fiscale et réglementaire pour piller le marché français.
