Non respect des 50% de service minimum lors de la grève des contrôleurs aériens
Il y a un mois, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aérien, signait un accord de réforme des services de la navigation aérienne en France avec la fermeture de 32 tours de contrôle, en échange de substantielles compensations, sous forme de hausse de rémunération et de 18 jours de repos supplémentaires. Les 2 syndicats minoritaires Unsa-Icna et Usac-CGT ont déposé un préavis de grève sur le site d’Orly pour plus d’effectifs. D’après les Echos, « Derrière cette question se cache en fait le rejet de la généralisation des badgeuses et des pointeuses, dont l'objectif est d'augmenter le temps de travail réel des contrôleurs aériens - et par là même de résoudre le manque éventuel d'effectifs -, en mettant fin aux absences non décomptées des jours de congé ». Le ministre des Transports a déclaré : "Je déplore le comportement de quelques agents au niveau local, qui refusent de reconnaître la légitimité d'un accord majoritaire et en font payer le prix aux passagers. »
L'analyse de l'APNA :
Jusque dans les années 1990, la formation des contrôleurs aériens durait 18 mois post-bac. En tant que fonctionnaire, leur salaire correspondait à celui du corps des techniciens, mais leur revenu était multiplié par presque trois grâce à un système de prime. Afin d’améliorer leur retraite minorée par l’absence de prise en compte de ces primes dans son calcul, les contrôleurs sont devenus Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne (ICNA), entrant ainsi dans la catégorie A de la fonction publique. En sus, un fonds de retraite inédit dans la fonction publique fut créé à leur bénéfice. La contrepartie de ces avantages était la garantie d’un service minimum de 50% en cas de grève. Visiblement, la demande de la DGAC d’un abattement préventif de 70% des vols à Orly n’est pas en conformité avec les engagements d’alors.
