TAP : la consolidation du transport aérien européen

Après IAG et Air France-KLM, Lufthansa a confirmé avoir déposé une offre officielle pour participer à la privatisation partielle de TAP Air Portugal, dont la flotte comprend 55 Airbus A320/A321 et 22 Airbus A330.

Bien que TAP appartienne à Star Alliance, elle n’a jamais été autorisée à rejoindre la Joint-Venture transatlantique Lufthansa–United, une anomalie stratégique qui explique en partie l’intérêt de Lufthansa à verrouiller une intégration plus poussée.

Le groupe allemand exploite déjà plus de 280 vols hebdomadaires depuis le Portugal et prévoit de renforcer son ancrage industriel avec l’ouverture d’un centre de maintenance à Porto.

L’État portugais prévoit de céder jusqu’à 44,9 % du capital tout en maintenant 50,1 %, avec un cahier des charges exigeant : maintien de la marque TAP, croissance de la flotte et du réseau, consolidation des hubs de Lisbonne, Porto et Faro, et renforcement des liaisons avec les pays lusophones.

Tout accord restera conditionné à l’approbation de la Commission européenne.

TAP demeure un actif stratégique majeur : 54 % des créneaux à Lisbonne, un leadership européen vers le Brésil et l’Afrique lusophone, plus de 80 destinations, 16,1 millions de passagers en 2024, ainsi qu’une activité MRO solide et bien positionnée.

L'analyse de l'APNA:

La consolidation du transport aérien européen suit une logique implacable : à terme, seuls trois grands groupes domineront vraiment le marché.

Lufthansa a pris 41 % d’ITA Airways, avec l’objectif d’atteindre 90 % l’an prochain. Air France-KLM avance plus vite encore avec SAS (56 A320, 8 A330, 4 A350), dont il détient déjà 20 % avant de passer à 61 %. IAG a échoué avec Air Europa (30 B737, 29 B787), désormais convoitée par Turkish Airlines à hauteur de 26 %.

TAP est la prochaine grande pièce du puzzle, tandis que LOT et Finnair restent vulnérables.

Dans cet échiquier, TAP offre deux atouts majeurs :

  1. Un hub atlantique idéal, captant les flux vers le Brésil et l’Afrique lusophone, où la compagnie détient près d’un quart de la capacité Europe–Brésil, loin devant AF-KLM.

  2. Une activité MRO solide, parfaitement intégrable dans un modèle multi-marques.

TAP n’est donc pas un simple actif : c’est une véritable pépite, et le groupe qui l’emportera prendra une avance structurelle sur l’axe Brésil–Afrique lusophone.

Source : https://www.air-journal.fr/2025-11-21-privatisation-de-tap-lufthansa-confirme-sa-candidature-face-a-air-france-klm-et-iag-5267940.html

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