Fiscalité accrue : la France se tire une balle dans l’aile

Depuis mars 2025, le secteur aérien français subit un alourdissement massif de fiscalité, avec le triplement de la TSBA (« taxe Chirac »).

Résultat : jusqu’à 4,77 € de surcoût sur les billets intérieurs ou européens, et jusqu’à 120 € sur un billet long-courrier en classe affaires.

La DGAC confirme que cette hausse a été quasiment intégralement répercutée sur les prix, provoquant jusqu’à deux points d’inflation supplémentaire sur le transport aérien.

À cela s’ajoutent l’augmentation des taxes d’atterrissage, de stationnement et de circulation au sol — les fameux « coûts de touchée » — qui dégradent la compétitivité des aéroports français, tant sur le moyen-courrier que sur le long-courrier, face aux hubs européens et surtout extra-européens.

Benjamin Smith (Air France-KLM) confirme que la hausse de la TSBA pèse sur les résultats du groupe et touche toute la chaîne touristique.

Depuis le T2 2025, l’offre de sièges n’a progressé que de 1,4% en France, contre 4,7% en Europe, démentant tout rebond post-Jeux olympiques.

La TSBA devrait rapporter 850 M€ par an, orientés pour l’essentiel vers le budget général de l’État.

L’aviation d’affaires est particulièrement frappée : jusqu’à 2.000 € de surcoût par passager, entraînant une chute de 21,8% de l’activité des opérateurs français, tandis que les opérateurs étrangers progressent de 4%.

L'analyse de l'APNA:

Cette nouvelle salve fiscale confirme ce que nous dénonçons depuis des mois : la France ne régule plus son transport aérien, elle le décourage. Les chiffres de la DGAC montrent des effets immédiats et délétères. Après les surcoûts révélés par l’étude Asterès — +129 € par passager à Paris par rapport à Istanbul — la France ajoute une taxe uniforme qui frappe toutes les classes, toutes les régions, y compris l’aviation d’affaires, pourtant essentielle à l’attractivité économique.

Les conséquences annoncées se matérialisent :

– érosion de la demande et recul des low-cost en France ;

– perte de compétitivité face à Londres, Amsterdam, Madrid, Istanbul et aux hubs du Golfe ;

– capacités en baisse en France (–1,4 %) quand l’Europe progresse (+4,7 %) ;

– décrochage marqué de l’aviation d’affaires, étranglée fiscalement.

Dans un contexte de pénurie mondiale d’avions, les compagnies allouent leurs flottes vers les pays moins taxés : la France devient le premier marché réduit.

Ce choix revient à affaiblir notre connectivité nationale : le trafic mondial continue de croître — seul le transport aérien français décroche.

Source : https://www.air-journal.fr/2025-11-09-fiscalite-accrue-en-france-les-prix-des-billets-en-hausse-le-secteur-aerien-penalise-5267117.html

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