Le transport aérien face à la demande de justice sociale

La contestation écologique, telle qu’apparue à la fin des années 2010, a constitué une menace d’un nouveau genre pour la compagnie Air France avec une remise en cause de sa légitimité, c'est-à-dire de son droit social d’opérer, dont la portée n’est pas encore aujourd’hui sur une éventuelle diminution du nombre de passagers, mais sur des enjeux de taxation avec des logiques de pollueurs-payeurs. L’enjeu est devenu celui de la justice sociale puisque l’injustice ne porte plus uniquement sur les riverains d’aéroports, mais sur les personnes qui n’ont jamais pris l’avion et subissent les effets du changement climatique. La voix des écologistes a réussi à infléchir l’opinion publique, ce qui, potentiellement, influence le pouvoir politique avec un effet sur les politiques de taxation (surtout dans un contexte où l’Etat a besoin d’argent), auxquels s’ajoutent la voix de la SNCF, adversaire de marché, qui construit son discours non plus sur son efficacité relative de transport, mais sur son exemplarité écologique.

L'analyse de l'APNA:

La bataille de la SNCF contre l'aérien est stérile, puisque le rail gagne 80 % des parts de marché là où s’implante une offre TGV. Le respect des objectifs de décarbonation passe par l'intermodalité Train-Avion vers les destinations peu accessibles en train. La guerre médiatique de la SNCF contre l’aérien n’a donc pas pour but de gagner des parts de marché, mais de faire oublier son inefficacité financière avec plus de 20 milliards de subventions directes et indirectes et ses grèves à répétition.

La question du droit de l’aérien à l’existence est posée au gouvernement français et à la Commission européenne par les écologistes qui dénient la capacité du transport aérien à « connecter des territoires de manière durable » et donc souhaitent, à minima, des contraintes à son développement, et pour la plupart, sa décroissance. L’acceptation relative des industries polluantes, telles que le numérique, qui pollue potentiellement deux fois plus que l’aérien, n’est pas remise en cause puisqu’accessible à tous, face à une « aviation des riches » qui est pourtant à portée des 41 % de la population française qui prend l’avion au moins tous les ans et des plus de 30 % supplémentaires qui le prennent plus épisodiquement.

Source : https://www.deplacementspros.com/transport/aerien/air-france-face-a-la-contestation-ecologique-1-2-raison-detre-en-avoir-ou-pas

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