Le transport aérien domestique à la peine en France et en Allemagne

Si le transport aérien mondial atteint 4,9 milliards de passagers aériens en 2024, écrasant le record de 4,5 milliards de 2019, le constat d’une activité réduite à 95,8 % en 2024 du niveau de référence de 2019 des plateformes de Paris Roissy-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly démontre que l’aérien français n’est pas à la fête. Les vols au départ ou à l’arrivée de l’Asie-Pacifique ont évolué en 2024 à 85,5 % des niveaux de 2019 ; l’Amérique latine n’a atteint que 85,7 % des passagers d’avant la pandémie et le Moyen-Orient, victime des conflits, se situe à 90,9 % de son niveau de 2019. Les bonnes notes reviennent d’abord à la région Afrique (116 % du niveau de 2019) et à l’Amérique du Nord (105 % de son niveau de 2019). Enfin, les liaisons intérieures françaises, en France métropolitaine, restent en-deçà de ce qui était attendu à 71,5 % de 2019, soit une baisse de 4,9 % en un an qui devrait s’accélérer avec le départ d’Air France d’Orly en 2026.

L'analyse de l'APNA:

De son côté, le trafic aérien allemand est toujours pénalisé par la faible demande intérieure, qui représente 86 % du niveau de 2019, alors que les vols domestiques ne représentent que 50 % du niveau de 2019 avec une offre low-cost à 76 % du niveau de 2019, et que Lufthansa n’est qu’à 83 % de son offre de 2019. Cette désaffection de la clientèle aérienne sur les vols domestiques est attribuée au développement des visioconférences, des politiques publiques RSE et à la concurrence du ferroviaire, pourtant structurellement plus cher. Ainsi, le constat d’un transport aérien domestique en forte réduction devrait faire réfléchir les associations écologistes qui vilipendent la croissance non contrôlée du transport aérien mondial, alors que l’aérien européen de l’Ouest devrait avoir la capacité de respecter ses engagements de réduction de ses émissions. L’ajout de taxes écologiques à l’aérien français n’aura pas d’autre effet que de transférer l’activité aérienne à des compagnies extra-européennes qui ne les subissent que marginalement, sans aucune avancée écologique.

Source : https://www.air-journal.fr/2025-01-17-trafic-2024-aeroport-de-paris-retrouve-958-de-son-niveau-de-2019-5260429.html

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