Taxation de l’aérien : Ben Smith tire la sonnette d’alarme

Alors que le transport aérien mondial continue de bénéficier d'une demande toujours très forte et d'un pétrole relativement bon marché, l'action Air France-KLM a atteint un plus bas historique, mercredi dernier à 6,96 euros, après avoir reculé de 35 % en 2024. La capitalisation boursière d’AF-KLM n’est plus que de 1,8 Md€, alors que celle du groupe Lufthansa s'élève à 6,85 milliards d'euros et celle d'IAG a presque doublé en un an, pour atteindre 18,56 milliards d'euros, tandis que celle de Ryanair dépasse les 20 milliards d'euros. Le directeur général d'Air France-KLM, Ben Smith, a dénoncé une nouvelle fois les distorsions de concurrence entre les compagnies françaises et leurs concurrentes étrangères, qui ne subissent que marginalement les taxations nationales : Une nouvelle taxe ferait de la France "le pays où le transport aérien est le plus taxé en Europe », « Si une hausse de la taxe devait se confirmer, ce que je ne souhaite surtout pas, nous demandons qu'elle soit, au moins, fléchée vers la décarbonation du secteur aérien », « Depuis 20 ans, nous perdons 1 à 2% de parts de marché par an au profit de compagnies étrangères. Le risque c'est de déplacer la valeur que notre trafic génère dans d'autres pays ».

L'analyse de l'APNA:

La faiblesse du cours de bourse d’AF-KLM, comparée au groupe Lufthansa dont la marge d’exploitation est similaire, s’explique par la défiance des investisseurs vis-à-vis à la fois des ratios financiers plus fragiles d'AF-KLM, mais aussi des errements politiques d’un gouvernement prêt à taxer « l’aviation des riches », quitte à tuer la poule aux œufs d’or que sont ses compagnies aériennes, qui emploient 100 000 salariés directs et plusieurs centaines de milliers en emplois indirects. Le doublement de la taxe de solidarité, qui devrait faire sa réapparition dans le projet de loi de finances dès cette semaine, se traduirait par une ponction fiscale supplémentaire de 280 millions d'euros en 2025 et un effet négatif de 90 à 170 millions d'euros sur le résultat d'exploitation pour la seule Air France, dans le cas d'une taxation du montant de celui du gouvernement Barnier, alors que chaque 1 % d’emport de carburants durables coûte 100 millions d’euros par an, soit 300 millions dès 2025.

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/bourse-air-france-klm-en-plein-rase-motte-2142768

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