Le trafic aérien français décroche face aux voisins européens aux faibles taxes

Deux articles des Échos montrent le contraste du secteur aérien en France.

D’un côté, le trafic aérien européen a progressé de 3 % alors que la France n’affiche qu’une hausse d’1 %, loin derrière le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie.

De l’autre côté, l’industrie aéronautique française reste un pilier : Safran affiche une croissance record (+13 % de chiffre d’affaires, +27 % de résultat opérationnel) grâce aux moteurs et pièces détachées. Airbus, pénalisé par les retards de livraisons de ses fournisseurs, voit son chiffre d’affaires baisser de 2 %, mais conserve des perspectives solides avec 820 livraisons prévues en 2025. Air France-KLM profite aussi d’une demande soutenue et d’une montée en gamme des passagers, atteignant une marge opérationnelle inédite de 8,7 %.

L'analyse de l'APNA:

Le contraste est saisissant. Alors que le trafic aérien européen progresse de 3 % cet été, la France reste à la traîne (+1 % de trafic et une offre en sièges de et vers la France qui stagne), pénalisée par des grèves et surtout par une fiscalité punitive qui décourage les compagnies. Résultat : notre pays n’occupe plus que la 5e place en Europe, derrière le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie (et la sixième si on inclut la Turquie), tandis que les low cost réduisent leurs opérations sur notre territoire.

Dans le même temps, l’aéronautique demeure, avec l’industrie de l’armement, l’unique fleuron industriel souverain de la France. Safran affiche des résultats records (+27 % de bénéfices), Airbus maintient ses objectifs malgré des retards de livraisons. Ce secteur fait vivre des centaines de milliers d’emplois et incarne notre savoir-faire technologique et notre autonomie stratégique.

Cette incohérence devient préoccupante : comment peut-on défendre l’aéronautique comme filière d’excellence tout en affaiblissant son premier débouché, le transport aérien, par une sur-fiscalité discriminatoire avec les concurrents européens ? Pendant que l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni soutiennent leur ciel, que la Suède supprime ses taxes et que l’Allemagne s’apprête à la copier, la France organise sa décroissance.

Il est urgent de reconnaître l’aéronautique pour ce qu’elle est : un pilier de souveraineté nationale, pas une vache à lait fiscale.

Sources :

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