Air France en phase de désendettement post Covid

Air France-KLM profite d’un contexte momentanément favorable (baisse du pétrole, calme social) pour engager une opération de désendettement. Air France a bénéficié d’une recapitalisation interne d’un milliard d’euros, réduisant ses pertes cumulées et lui permettant de rétablir partiellement ses fonds propres, condition nécessaire au maintien de sa licence d’exploitation. En parallèle, Transavia a effacé la quasi-totalité de ses dettes grâce à une injection d’un milliard d’euros apportée par Air France Finance, assainissant ainsi ses comptes.

Ce mouvement s’accompagne d’un redéploiement stratégique : la fermeture de la base d’Orly pour Air France, au profit de Transavia, représente un coût social et logistique élevé (49 M€ provisionnés, primes et aides importantes pour le personnel), mais garantit la paix sociale grâce à un accord syndical encadré. Orly deviendra d’ici 2026 un bastion low-cost de Transavia, appelée à porter une partie croissante de l’offre du groupe.

L'analyse de l'APNA:

Le niveau d'endettement des compagnies françaises montre leur fragilité, malgré la reprise du trafic. La recapitalisation d’Air France et de Transavia montre que sans transferts internes importants, ces transporteurs seraient en situation de non-conformité réglementaire. Il convient toutefois de rappeler que ces opérations financières sont neutres au niveau du groupe Air France-KLM, puisqu’il s’agit de mouvements internes : la notion même de « désendettement » est donc relative.

La fermeture d’Orly est symptomatique d’une restructuration douloureuse mais nécessaire : Air France se recentre sur le long-courrier et les hubs internationaux. Mais elle conserve l’ambition de rester un acteur majeur du court et moyen-courrier européen, y compris sur le domestique, au départ de CDG, afin de consolider la puissance de son hub. À Orly, le redéploiement vers Transavia n’a donc pas pour but d’assurer le court/moyen-courrier parisien en général, mais bien de permettre à la filiale low cost de lutter à armes égales sur un marché ultra-concurrentiel dominé par les low cost concentrées à Orly et Beauvais.

Enfin, si ces recapitalisations ouvrent la voie aux investissements indispensables (modernisation de la flotte, montée en puissance des SAF), elles rappellent aussi que le secteur reste suspendu aux aléas politiques et sociaux. Toute instabilité en France – grèves, blocages, fiscalité punitive – pourrait fragiliser à nouveau un équilibre financier encore précaire.

Source : https://www.tourmag.com/Air-France-et-Transavia-en-cure-de-desendettement-accelere--ABO_a128258.html

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