Une production de moteurs Leap insuffisante qui impacte Airbus
Safran est connue pour ses moteurs Leap co-produits avec General Electric, qui équipent la totalité des B737 Max et 60% de la famille A320. Son bénéfice a bondi de 51 % à 4,9 milliards d'euros pour un chiffre d’affaires de 27,3 milliards d'euros en 2024 grâce aux rémunératrices activités de services pour les moteurs. Ainsi en 2024, si le chiffre d'affaires des ventes de moteurs neufs, dits de « première monte » est passé de 5,22 à 4,56 milliards d'euros (avec une baisse des livraisons de 1570 moteurs en 2023 à 1407 en 2024), c’est celui des « services », qui recouvre les activités de maintenance qui passait de 7,31 à 8,43 milliards, avec une marge brute globale de 20,6 %. Son directeur général, Olivier Andriès justifie cette primauté des services sur la production de moteur : « Comme tous les motoristes aéronautiques, Safran vend ses nouveaux moteurs à perte et ce n'est que 7 à 8 ans après leur entrée en service, que nous commençons à gagner de l'argent sur leur entretien et les pièces de rechange ».
L'analyse de l'APNA:
L'analyse de l'APNA:
La difficulté d’Airbus à atteindre son objectif de 75 A320/321 par mois est largement lié à cette difficulté de ses fournisseurs de moteurs Leap et Pratt & Whitney alors que dans le même temps Boeing possède 500 moteurs Leap d’avance en raison de la division par presque 2 de sa production de B737 Max en 2024. Malheureusement, les moteurs LEAP 1-A de l'Airbus et LEAP 1-B du 737 Max ne sont pas interchangeables. Olivier Andriès reconnait que « Semaine après semaine, nous devons faire des arbitrages entre les clients, constructeurs ou compagnies », en admettant que cela déplaît profondément à Airbus et de souligner, que nombre de grandes compagnies ont besoin de plus en plus de travaux de maintenance pour des avions qui tournent en permanence, notamment dans les pays chauds, comme ceux du Golfe. « Les moteurs ont des temps plus courts sous les ailes que prévu et doivent être revisités plus tôt ».
L’histoire de Safran est d’abord celle de Gnome et Rhône, créée en 1915, puis nationalisée en 1945 pour devenir la Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation (Snecma). Hispano-Suiza rejoint le groupe en 1968, suivi par Messier-Bugatti en 1977, Turboméca et Labinal en 2000. La fusion de SNECMA et de SAGEM en 2004 se fera sous le nom de Safran. Depuis cette date, Safran s’est ouvert à l’espace, à la Défense, aux nacelles moteurs, aux trains d’atterrissage et aux équipements de cabine. Les moteurs ne représentent plus que 50% de son chiffre d’affaires.