TSBA : Trop d’impôts, tue l’impôt
La taxe sur les passagers aériens (TSBA) a donc été votée et s’appliquera dès avril 2025, même sur les billets déjà vendus. Elle impactera de 100 millions d’euros le résultat de la compagnie Air France selon Anne Rigail, directrice générale d’Air France « C'est massif pour un groupe qui est encore en rétablissement de la période Covid, avec une trajectoire financière encore tendue et des investissements très importants pour la décarbonation » avec un risque d’affaiblissement des compagnies françaises et « de voir les passagers étrangers se détourner de la France. » L'augmentation de la pression fiscale sera « en fin de compte contre-productive et tout bénéfice à court terme escompté par le gouvernement sera largement annulé », a-t-elle prédit, citant parmi les possibles effets induits « une réduction du nombre de liaisons aériennes, des prix plus élevés et des budgets manquants pour décarboner » le secteur.
L'analyse de l'APNA:
Concrètement, la taxe, qui était auparavant de 2,63 euros pour un billet en classe économique (de la France vers un pays européen ou d'un pays européen vers la France), passera à 7,40 euros, soit un quasi-triplement (x2,8). Elle pourrait même grimper jusqu'à 40 euros sur les destinations lointaines. Quant aux classes affaires, les taxes varieraient entre 200 et un peu plus de 2100 euros pour les voyages les plus lointains en vols d’affaires. Très sensibles à l’effet d’élasticité prix, les compagnies low cost ont annoncé un rééquilibrage de leurs activités vers des pays plus favorables à l’aérien. De leur côté, les compagnies d’aviation d’affaires se préparent à la délocalisation vers Malte. Décidée sans étude d’impact, la TSBA n’atteindra pas son objectif de 850 millions de recettes étatiques supplémentaires et affaiblira l’écosystème de l’aérien avec ses conséquences sur l’emploi et le tourisme. L’adage : « trop d’impôts tue l’impôt » se confirmera en 2025 dans l’aérien.
