Les aéroports français et allemands à la traine des aéroports européens
En 2024, pour la première fois depuis la pandémie, les aéroports européens, avec plus de 2,5 milliards de voyageurs ont accueilli 1,8 % de passagers en plus qu'en 2019 dans un contexte de forte hausse des tarifs des billets, une chaîne d'approvisionnement sous pression, une croissance économique atone et des tensions géopolitiques. C’est une reprise à plusieurs vitesses, dont seules les compagnies à bas coût et les aéroports qui les accueillent sont sortis gagnants. Les liaisons aériennes internationales ont progressé de 8,8 % sur un an alors que la fréquentation des lignes intérieures est restée 6,3 % inférieure aux niveaux de 2019 en raison d’un report modal partiel vers le train en Allemagne et en France, ce qui explique la baisse de la demande intérieure de 16,6 % sur cinq ans en Allemagne et de 3% en France.
L'analyse de l'APNA:
2024 a confirmé des changements structurels majeurs post-Covid, avec la demande de loisirs et de visites d’amis et de parents (VFR) qui bénéficient principalement aux transporteurs à bas prix. La croissance prévue de +4 % du trafic passagers pour 2025 en Europe reste à confirmer compte tenu des incertitudes politiques et économiques mondiales telles que les problèmes de gestion de flotte des compagnies aériennes, des pénuries de capacité ATC, des politiques aériennes mal avisées de taxation et de contraintes étatiques sur l’activité des aéroports et, bien sûr, la géopolitique.
Les aéroports de 20 marchés nationaux n’ont pas toujours retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, notamment la Finlande (-24,9 %) et la Suède (-23,1 %), l’Allemagne (-16,6%), la France (-3,0%), Royaume-Uni (-0,1%) au contraire de la Turquie (+23,1%), l’Italie (+17,0%) et l’Espagne (+13,0%), l’Islande (+24,2%), Malte (+22,5%), la Grèce et la Pologne (+22,1%), le Portugal (+17,0%) et la Croatie (+16,6%) qui bénéficient de politiques publiques favorables à l’aérien.