SAF – Bruxelles allume la lumière… après avoir foncé dans le mur
Lors du sommet A4E, les grands patrons de l’aérien européen (Air France-KLM, Lufthansa, IAG, EasyJet, Ryanair) ont averti Bruxelles : les quotas SAF du plan ReFuelEU (2 % en 2025, 6 % en 2030, 70 % en 2050) sont intenables sans plan industriel.
La production mondiale n’atteint que 2 millions de tonnes en 2025, soit 0,7 % besoins mondiaux (320 Mt).
L’Europe n’en produit qu’1 Mt, juste de quoi couvrir le mandat actuel, avec une faible part française et allemande.
Atteindre 8 Mt en 2030 supposerait de multiplier par huit la capacité en cinq ans.
Les compagnies demandent un soutien massif : réinvestissement des recettes des taxes sur l’aérien dans le SAF, mécanisme carbone aux frontières et création d’un marché régulé pour stabiliser les prix.
L'analyse de l'APNA:
Le plan SAF de 2,9 milliards d’euros annoncé par la Commission est enfin la reconnaissance du risque de pénurie, mais il arrive tard et reste dérisoire face aux 100 milliards nécessaires d’ici 2035.
Dix ans d’absence de stratégie industrielle ne se rattrapent pas à coup de symboles.
Alors que les États-Unis soutiennent massivement leur filière via l’IRA, l’Europe continue d’imposer des quotas sans moyens.
Résultat : un carburant trois à cinq fois plus cher, des compagnies européennes désavantagées et une dépendance accrue aux importations.
Ce plan n’aura d’effet que si les États réinvestissent les recettes fiscales dans la production de SAF et s’engagent dans une politique industrielle commune en créant un « Airbus du SAF »