Les compagnies Major face à la baisse de recettes unitaires et l’augmentation de leurs coûts unitaires

Le 5 ème anniversaire du début de la Covid approche et le « monde d'après » du secteur aérien en Europe ressemble de plus en plus à celui d'avant. La compagnie Major IAG et la low cost Ryanair font preuve d’un pouvoir d'attraction non démenti auprès des voyageurs, confirmée par leur valorisation boursière (respectivement +51 % en livre et +20 % en euro depuis le 1er janvier). L'autre compagnie à bas coût, EasyJet, semble prolonger une éternelle convalescence (+6 % depuis le début de l'année), tandis que les tickets boursiers d'Air France-KLM (-43 %), Wizz Air (-31 %) et Lufthansa (-22 %) restent à la traine. Fer de lance du voyage d'affaires, British Airways n'a récupéré que les deux tiers de son résultat opérationnel de 2019. Air France est devenu plus rentable que KLM qui ne peut plus s'appuyer sur l'efficacité de sa plateforme aéroportuaire Schiphol. Mais le vieux problème de la dérive des coûts (hors carburants) est de nouveau moins soluble dans une croissance bridée par les difficultés des avionneurs à livrer les flottes.

L'analyse de l'APNA :

IAG (British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus et Level), dont l’actionnaire de référence à 21,8% est l’émirat du Qatar, a depuis de nombreuses années fait le choix de la transformation du groupe pour la rentabilité optimale des réseaux validée par ses 21,6% de marge d’exploitation au 3ème trimestre 2024, à comparer aux 12,2% d’Air France- KLM et des 12,5% du groupe Lufthansa (8,5% seulement pour Lufthansa). C’est pour répondre à la baisse de 2,7 % de ses recettes unitaires et l’augmentation de 4,5% de ses coûts unitaires, que Lufthansa Airlines a donc lancé le programme « Turnaround ». Forte de la décision de la Cour constitutionnelle allemande de restreindre la droit de grève à la seule défense des contrats de travail excluant ainsi le contrepouvoir syndical des clauses périmétriques, Lufthansa a décidé de redéfinir le périmètre de ses filiales sans accord syndical, tel que le transfert de Lufthansa CityLine (5O A320 et CRJ 900) vers Lufthansa City Airlines (City Airlines passera à 33 avions à court terme pour alimenter le réseau intercontinental de Lufthansa avec des contrats pilotes moins-disant), le développement d’Eurowing Discover (25 A320/330), la recherche de compagnies partenaires ACMI (telle que Helvetic Airways assurant une part grandissante du réseau de la compagnie filiale Swiss, mais aussi des investissements dans Air Baltic (21 A220 affectés au réseau LH dès l’été 2025) et Air Dolomiti (22 Embraer).

La croissance de British Airways et de Lufthansa, compagnies mères de groupes aux multiples filiales et compagnies sous-traitantes, sera par définition limitée, avec pour conséquence un ralentissement de la carrière de leurs pilotes.

Source : https://www.lesechos.fr/idees-debats/crible/aerien-air-france-klm-iag-le-ciel-dapres-2130848

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