Les constructeurs occidentaux d'avions face à la concurrence des avions chinois
Le constructeur chinois vient de livrer son 9 ème C919 avec l’ambition d’en produire 150 par an d’ici 2028. L’écosystème des compagnies chinoises publiques représente des clients quasi captifs, permettant de compenser la plus faible performance de son avion comparée à ses concurrents Airbus et Boeing ; mais avec l’objectif de répondre à la demande d’un marché Asie- Pacifique d’environ 20.000 avions, soit près de la moitié de la demande mondiale de 44000 avions sur les 20 prochaines années. De plus, la certification européenne du C919 prévue d’ici la fin de l’année lui ouvrira le marché européen, sachant que Comac s'appuie en grande partie sur le savoir-faire occidental, à l'image du moteur fourni par CFM International, mais aussi sur l’ensemble des sous-traitants aéronautiques occidentaux.
L'analyse de l'APNA :
L’objectif affiché de la Chine est à la fois d’atteindre l’autonomie stratégique avec son propre réseau de fournisseurs et de développer la polyvalence et l’extension de sa gamme d’avions débutée en 2026 avec la mise en service de son avion régional l’ARJ 21 (70 à 90 places), puis sept ans plus tard du monocouloir C919 (160 à 190 passagers), largement inspiré de l'A320, et à venir le C929 en cours de développement et du projet du C939 qui s’érigera en futur rival de l’A350 et du 777, capable de transporter quelques 400 passagers.
En réponse, Airbus et Boeing doivent rester à l'avant-garde des technologies afin d’éviter de se retrouver dans la situation des constructeurs automobiles occidentaux qui se sont fait dépasser technologiquement par leurs concurrents chinois dans la voiture électrique. L’incapacité financière actuelle de Boeing d’investir dans de nouveaux avions est une opportunité pour Comac, et donc une mauvaise nouvelle pour Airbus qui voit ainsi une fenêtre d’opportunité pour un nouveau concurrent potentiellement majeur, comme il le fut lui-même il y a 30 ans pour les constructeurs américains Boeing, McDonnell-Douglass racheté par Boeing et Lockheed qui s’est depuis spécialisé dans le secteur militaire.
Afin d’anticiper les contremesures protectionnistes chinoises, Airbus a annoncé en avril le lancement d’une deuxième ligne d’assemblage pour son A320neo à Tianjin, où l’avionneur européen assemble depuis 2008 environ quatre appareils par mois. L'avionneur européen s'empresse de répondre au plus vite aux besoins des compagnies chinoises avant que celles-ci n'aient pleinement la possibilité d'opter pour le C919.