Les compagnies chinoises contrôlent 85 % des liaisons Europe-Chine
Selon le Corriere della Sera, les compagnies aériennes chinoises ont reçu en 2024 plus de 2,5 milliards d’euros d’aides publiques, s’ajoutant à plus de 20 milliards depuis 2011.
Ces subventions massives — nationales et locales — ont permis à Air China, China Eastern et China Southern de dominer le marché des liaisons Europe–Chine, qu’elles contrôlent désormais à 85 %, contre moins de 50 % il y a quinze ans.
Les transporteurs européens, confrontés à la fermeture de l’espace aérien russe, à des coûts d’exploitation plus élevés et à des entraves administratives en Chine, ont réduit leurs dessertes.
Les compagnies occidentales réclament désormais à Bruxelles des mesures de réciprocité et de compétition équitable.
L'analyse de l'APNA:
Cette étude illustre la dérive d’un marché mondial devenu profondément asymétrique, où la compétition se fait à armes inégales. Pendant que les compagnies chinoises prospèrent sous perfusion publique, les transporteurs européens subissent une double peine : des taxes nationales toujours plus lourdes – comme celles en préparation dans le budget français 2026 – et une interdiction de survol de la Russie qui allonge leurs routes et renchérit leurs coûts.
Les propos récents de Ben Smith (Air France-KLM) et Carsten Spohr (Lufthansa) trouvent ici tout leur sens : l’Europe doit cesser d'être naïve en s’imposant seule des contraintes économiques et écologiques qui faussent la concurrence mondiale.
A l'instar des Etats-Unis pour les vols supplémentaires, l'interdiction d'accès de l’espace européen aux compagnies opérant via l’espace aérien russe serait une mesure de bon sens légitime, à la fois géopolitique et économique.