Le transport aérien victime du dogmatisme européen de la libre concurrence

L’article d’Hérodote décrit le déclassement économique et politique de l’Union européenne, désormais marginalisée face aux États-Unis et à la Chine. En trente ans, le PIB américain a quadruplé (de 7 000 à 28 000 Mds USD entre 1993 et 2023), tandis que celui de l’Allemagne et de la France n’a guère plus que doublé sur la même période. L’Europe, prisonnière de ses traités libre-échangistes et de normes écologiques contraignantes, a vu son poids relatif divisé par deux par rapport aux États-Unis. La guerre en Ukraine a accentué sa dépendance militaire et industrielle vis-à-vis de Washington, tandis que ses choix énergétiques et industriels (abandon du nucléaire, imposition du tout-électrique dans l’automobile) fragilisent davantage son économie.

L'analyse de l'APNA:

Cette analyse illustre parfaitement les failles de l’Union européenne dans le domaine du transport aérien :

  • Accords de ciel ouvert sans contreparties : l’Europe a ouvert ses marchés aux transporteurs du Golfe (Emirates, Qatar Airways, Etihad) sans mettre en œuvre les mécanismes garantissant une concurrence équitable existant dans le droit européen. Subventionnés et stratégiquement soutenus par leurs États, ils captent une part croissante du trafic long-courrier au détriment des compagnies européennes.

  • Contraintes écologiques asymétriques : les compagnies européennes subissent ETS, taxes domestiques et obligations SAF, tandis que leurs concurrents extra-européens n’ont pas ces charges. Cela génère une distorsion majeure de compétitivité.

  • De plus, certains pays européens tel que Malte avec ses 1000 avions commerciaux, sans lien avec son économie réelle, apparaissent comme un recours pour échapper aux sur-contraintes que la France s'impose à elle-même par rapport à ses voisins européens. Difficile de reprocher à Malte la TSBA, la surtransposition françaises des règles européennes, la compensation CO2 obligatoire des vols intérieurs, le non-plafonnement des cotisations sociales etc.

L’Europe, et la France plus encore, s’impose des contraintes internes plus lourdes qu’à leurs concurrents extérieurs, au moment même où son économie décroche face aux États-Unis (+300 % de croissance en 30 ans contre +100 % pour la France et l’Allemagne).

En aérien, cette politique revient à affaiblir ses compagnies et à sacrifier sa connectivité au profit de pavillons étrangers.

Source : https://www.herodote.net/De_Maastricht_a_nos_jours_une_regression_sans_fin-article-3074.php

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