Le kérosène vert manque encore cruellement aux compagnies françaises
Les carburants aéro durables (SAF) restent une denrée rare, très inégalement répartie, alors que la production française de biocarburants reste quasi-nulle et avec un prix trois à cinq fois plus chers que la tonne de kérosène traditionnel. La pénurie de SAF devrait même s'aggraver cette année, puisque le taux d'incorporation obligatoire est relevé à 1,5 % en 2024. Mais la filière française de SAF, annoncée dès 2019, n'a toujours pas vraiment démarré. Sur les projets de sites de production annoncés, avec le soutien financier du contribuable, aucun n'est encore entré en phase de production. Le plus avancé, la raffinerie TotalEnergies de Grandpuits, en Normandie, ne commencera à fournir qu'en 2025. Les autres sites ne démarreront pas vraiment avant 2028
L'analyse de l'APNA :
La constitution d'une filière de carburant durable est une priorité puisque le non-respect du taux d’incorporation de SAF lié à son indisponibilité, génère une pénalité (taxe Tiruert) augmentant le prix moyen de la tonne de 3.200 euros sur le marché mondial, à 5.000 euros en France.
Dans ces conditions de contraintes réglementaires toujours plus fortes sur l’économie française, et particulièrement l’aviation, il n’est pas étonnant que le pavillon français perde années après années des parts de marché par rapport aux compagnies étrangères, il est tombé à 38% en 2023 contre 50% en 2008. Encore plus frappant, sur la dernière saison hiver, le pavillon français ne transporte plus que 25% des passagers sur le trafic entre la France et l’Union Européenne. Comme pour l’agriculture, l’aviation a besoin d’un environnement réglementaire et fiscal simple.