Le choix de la souveraineté aéronautique face au déficit structurel de compétitivité
Pour une bonne partie de l’industrie européenne, le coût de production en Europe est au moins de 20 % plus élevé qu'aux Etats-Unis, ou en Asie, et ce même avec les meilleures technologies ou la meilleure organisation. la différence du prix de l'énergie peut représenter 10 à 15 % du coût total selon que l'on produise aux Etats-Unis ou en Europe. A cela s'ajoutent des aides publiques aux Etats- Unis (notamment via l'Inflation Reduction Act) ou en Chine d'une ampleur inégalable avec celles européennes. L’Europe pourra rester une puissance industrielle non pas en privilégiant seulement une compétitivité-coût parfois illusoire face aux Etats-Unis ou à l'Asie, mais de manière complémentaire, en définissant aussi quelles sont les productions « essentielles » pour lesquelles l'Europe est prête à payer le prix de sa résilience.
L'analyse de l'APNA :
Le constat est que l'Europe est désormais dans un déficit structurel de compétitivité qui ne peut trouver de réponse par une réduction des coûts qui remettrait en cause notre modèle social, et nos ambitions environnementales. Le transport aérien est par essence délocalisable puisque, dans un monde soumis aux accords de ciel ouvert, les compagnies aériennes peuvent changer de base en fonction de leurs intérêts. Nos responsables politiques devront se poser la question de l’existence d’un transport aérien national en termes de souveraineté, en fixant des règles strictes pour une compétition loyale avec les compagnies non-européennes et non pas en ajoutant des taxes nationales, par essence destructrices de notre compétitivité.