La TSBA aura un impact négatif sur les comptes publics

Le ciel s'assombrit au-dessus de l'industrie touristique américaine. Une étude alarmante du World Travel and Tourism Council (WTTC) révèle une prévision de perte de 12,5 milliards de dollars en dépenses de visiteurs internationaux pour l'année 2025 alors que les États-Unis sont le seul pays parmi les 184 économies scrutées par le WTTC et Oxford Economics à anticiper une diminution des dépenses touristiques internationales cette année. Le secteur du voyage et du tourisme américain, avec ses 20 millions d’emplois, a généré en 2024 plus de 585 milliards de dollars de recettes fiscales, soit près de 7 % de l'ensemble des revenus du gouvernement américain. De son côté, le marché des touristes canadiens, traditionnellement un pilier du tourisme américain, montre des signes de contraction inquiétants, avec des réservations pour le début de l'été en repli de plus de 20 % par rapport à l'année précédente.

L'analyse de l'APNA :

L’impact du recul du trafic aérien sur l’industrie touristique n’est plus à démontrer. La désaffection des passagers aériens envers un pays se compte en perte de dépense des touristes qui préfèrent alors visiter les pays voisins. Cette désaffection peut avoir des causes « politiques » dans le cas des Etats-Unis, mais elle peut l’être pour des raisons financières dans le cas de la France qui a multiplié par trois sa taxe sur les billets d’avion.

Or, sur les 27 États de l’Union européenne, 20 Etats ne font aucune imposition sur leur secteur aérien alors que la Suède est revenue sur son imposition et la coalition allemande, qui vient d’arriver au pouvoir, a décidé de revenir sur toutes ces taxations

Ces surcoûts propres à la France expliquent que la France n’ait pas encore retrouvé son niveau de trafic aérien d’avant Covid, et que l’Espagne qui ne taxe pas l’aérien, soit à 114% du trafic d’avant Covid. A ce rythme, l’Espagne dépassera la France en nombre de visiteurs dès 2027 avec des revenus touristiques en forte croissance.

L’objectif budgétaire de l’augmentation de la TSBA de 600 millions annuels de recettes supplémentaires pour les comptes publics ne compensera pas les pertes de recettes fiscales liées au différentiel de revenus touristiques en faveur de l’Espagne qui ont été de 51 milliards en faveur de l’Espagne en 2024, et vont croitre inéluctablement.

Il est évident que le bilan de cette taxe sur les passagers aériens sera donc largement négatif pour les comptes publics nationaux. Ubu est bien français.

Source : https://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-la-facture-du-desamour-touristique-s-eleve-a-12-5-milliards-1025069.html

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