DGAC : des carrières brisées et des vies fragilisées !
Selon l’Observatoire du Long Terme, les services publics français subissent une « dérosion » : malgré des dépenses publiques record (58 % du PIB), la qualité de l’école, de la santé et de la recherche se dégrade.
Depuis 1973 : déficits accumulés sur fond de croissance affaiblie.
1997 (Maastricht) : tentative de discipline budgétaire sans suivi qualitatif.
Depuis 2005 : faible croissance et contraintes de dette étranglent les marges de manœuvre.
Le constat est clair : les coûts sont mesurés avec rigueur, mais pas la valeur des services rendus. La multiplication des initiatives dilue les moyens et alourdit la bureaucratie. L’Observatoire appelle à concentrer les ressources sur un nombre limité de politiques exemplaires et à mesurer la qualité avec autant de rigueur que les finances.
L'analyse de l'APNA:
Cette érosion de la qualité du service public se manifeste de manière criante dans le champ aéronautique avec la DGAC :
✈️ Absence de contrôle économique des ATO
La DGAC laisse prospérer des écoles de pilotage fragiles, souvent vouées à la faillite. Les catastrophes se multiplient : la semaine dernière, GMT Aviation (Angers), a été liquidé, et Airways Esma (Montpellier) a été mise en redressement judiciaire avec une échéance délétère en novembre. Après les faillites d’Airways College, de PFT, d’Alpes Aéro, de l’Escadrille, d’EATIS : Combien d’élèves ruinés ? Combien de carrières brisées ? À qui le tour ?
✈️ Délais inacceptables dans la délivrance des licences
Pour un CPL-IR ou une QT, les délais atteignent le plus souvent 5 mois, parfois 8 mois. Ces lenteurs empêchent les jeunes diplômés d’entrer sur le marché du travail, brisant l’élan de toute une génération de pilotes.
✈️ Sous-dimensionnement du pôle médical aéronautique
Les demandes de dérogation prennent 5 mois pour une classe 1 et plus d’un an pour une classe 2. Sachant qu’il faut 3 semaines à 1 mois pour qu'un dossier parte au Pôle médical, 3 à 4 mois pour la signature d'une décision et 10 à 15 jours pour l'envoi du triptyque pour de bizarres raisons de centralisation des courriers à Issy.
Des pilotes compétents sont ainsi empêchés de voler, s’interrogeant sur leur devenir.
👉 À l’heure où l’État absorbe 58 % du PIB en dépenses publiques, nous posons la question : où est la qualité du service rendu ?
Dans notre domaine, la DGAC illustre tristement cette « dérosion » : lourdeur, inefficacité et absence de responsabilité. Résultat : des carrières brisées et des vies fragilisées.
Il est temps que la DGAC assume ses responsabilités avec :
La mise en place un contrôle économique réel des ATO comme cela lui est imposé par la réglementation AESA.
La réduction drastique du délai de délivrance des licences, comme cela se fait dans les autres pays européens. A défaut, pourquoi pas accepter la délivrance d’une licence provisoire par le testeur ?
Renforcer sans attendre les moyens du pôle médical aéronautique en attente du remplacement des médecins malades.
C’est une exigence humaine, professionnelle et économique pour l’avenir de l’aéronautique française.