Consolidation européenne : AF-KLM en passe de prise de contrôle de SAS
Air France-KLM, détentrice de 19,9% du capital de la compagnie SAS, a annoncé porter sa participation à 60,5% et donc en prendre le contrôle d’ici la fin de l’année 2026, une fois le feu vert de Bruxelles obtenu. L’Etat danois conserverait sa participation de 26,4 % dans SAS.
Passé par une lourde restructuration, SAS s'était placée à l'été 2022 sous la loi des faillites américaines du Chapitre 11. Elle affichait des pertes opérationnelles lors de son dernier exercice publié, soit 190 millions d'euros de pertes, à fin octobre 2024
Selon Air-France KLM, 120 millions d'euros de synergies ont déjà été obtenus avec SAS depuis sa première prise de participation, en août 2024. Ainsi, les 8 millions de membres du programme fidélité de SAS viendront ainsi s’ajouter aux 29 millions de membres de Flying Blue.
Avec 138 avions à son actif, 130 destinations desservies et un chiffre d'affaires de 4,1 milliards d'euros, SAS représente un peu moins de 10 % du chiffre d'affaires consolidé du groupe Air-France KLM.
L'analyse de l'APNA:
La vague de consolidation du transport aérien européen, accélérée par les séquelles post-Covid et les injonctions à la rentabilité environnementale, redessine le paysage en trois grandes zones d’influence capitalistique : Lufthansa à l’Est, IAG au Sud, Air France-KLM dans une position défensive entre les deux et où chacun déploie une stratégie propre autour de ses marques historiques, de ses filiales low-cost et de ses opérations régionales (Cf. Tableau ci-contre).
Lufthansa poursuit méthodiquement sa stratégie d’absorption de compagnies semi-nationales : après Brussels Airlines, Austrian, SWISS et désormais ITA, le groupe cible TAP Air Portugal, Air Baltic, Crovatia Airlines et potentiellement LOT.
IAG consolide sa base sud-européenne via Vueling, LEVEL, et regarde de près les dossiers Volotea ou Norwegian.
Air France-KLM reste intéressée par TAP et Air Europa ce qui lui permettrait de développer son réseau vers l’Afrique de langue portugaise et l’Amérique du Sud. Un nouvel équilibre se dessine où la capacité à exploiter efficacement des structures hybrides devient clé dans un marché européen post-Covid toujours plus concurrentiel.