ATR reporte son projet d’avion hybride
ATR annonce remiser ses projets d'avion hybride décarboné (l'ATR EVO), ainsi qu'une nouvelle version de l'ATR 42 à décollage et atterrissage courts (STOL) afin de se concentrer sur le renforcement de la compétitivité de ses produits actuels. Seul l'objectif de pouvoir voler avec 100 % de carburant d'aviation durable à l'horizon 2030 reste d'actualité. Le retour aux niveaux de production d'avant-Covid (68 avions livrés en 2019 et jusqu'à 78 en 2017) prévu pour 2030 n’est plus au programme ; un rythme de 35 avions produits annuellement semble adapté aux 150 ATR en commande. Les deux actionnaires d'ATR à 50/50, Airbus et l'italien Leonardo, ne trouvent pas le besoin de lancer de nouveaux modèles, car leurs deux appareils, l'ATR 42 et l'ATR 72, lancés respectivement en 1981 et 1989, restent « la meilleure offre disponible sur notre segment de marché » faute de concurrents.
L'analyse de l'APNA:
La suite logique de la réduction des budgets gouvernementaux consacrés à la recherche aéronautique a été le report d’abord de l’avion à hydrogène d’Airbus et aujourd’hui des projets d’ATR. De leur côté, les startups d’E-VTOL ferment les unes après les autres. L’heure n’est donc plus à la transition écologique et aux défis d’avenir ; seul subsiste le passage aux Sustainable Air Fuel (SAF) dont les questions de production restent encore en suspens faute de soutien politique en Europe alors que les Etats-Unis déversent les 369 milliards$ de subventions de l’Inflation Reduction Act (IRA votée 2022). La promesse de droits de douane américains en hausse de 25% et l’instabilité fiscale française vont obliger la filière aéronautique à concentrer son développement de l’autre côté de l’Atlantique et non plus dans une zone européenne qui a fait aujourd’hui de l’aérien son bouc émissaire.