70 aéroports régionaux très déficitaires : le cas d’Aurillac
La France compte 85 aéroports commerciaux, majoritairement des structures régionales ou de proximité. Parmi ces infrastructures, seulement une quinzaine, dont Paris, Bordeaux, Lyon et Nantes, parviennent à l'équilibre financier. Les 70 autres, accueillant moins d'un million de passagers par an, sont déficitaires et nécessitent des subventions publiques importantes. L'augmentation des taxes et redevances aggrave cette situation, particulièrement le triplement de la taxe sur les billets d'avion dans la loi de finances 2025. Cette taxe pénalise davantage les vols domestiques puisqu'elle s'applique à l'embarquement, donc deux fois pour un aller-retour intérieur, contre une seule fois pour un vol international. Sur le plan économique, l'aéroport d'Aurillac reçoit 1,3 M€ de soutien public annuel. La ligne Aurillac-Paris est l'une des 12 liaisons aériennes en France dite d'aménagement du territoire ». Elle est subventionnée à hauteur de 5 M€ par an, répartis entre l'État et les collectivités locales. Le billet aller-retour coûte entre 150 et 250 €.
L'analyse de l'APNA :
La France bénéficie d’un maillage aéroportuaire très dense, à raison de presque un par département. Les subventions atteignent parfois 200 à 300 € par passager pour un montant d’environ 140 M€ par an depuis 20 ou 30 ans, sans compter les plus de 100 millions de péréquation sur les postes d’inspections filtrages et les redevances de contrôle aérien. Le coût unitaire du contrôle aérien des aéroports au faible trafic a amené la DGAC à prévoir la fermeture, entre 2028 et 2035, d'un quart des tours de contrôle en France, ce qui pourrait remettre en cause la viabilité des aéroports concernés. Le désenclavement aérien des régions françaises grâce aux délégations de service publique justifie le plus souvent l'existence d'un aéroport. En revanche, la question mérite d'être posée pour d'autres aéroports régionaux qui abusent des subventions régionales, maquillées en contrat marketing, accordées aux compagnies Low Cost par les élus locaux afin de justifier l’existence de leur aéroport.