L’Europe impose les SAF sans se donner les moyens de leur production
Willie Walsh, le patron de l’IATA, a fait part de ses inquiétudes quant aux effets induits par la trop faible production et les coûts élevés des carburants d'aviation durables (SAF). « Le manque de SAF aura un impact sur le trafic à l'intérieur de l'Europe, qui va croître à un rythme déjà moins élevé que le reste du monde », alors que les effets négatifs du règlement Refuel EU pourraient être contre-productifs. Entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier, Refuel EU oblige les fournisseurs à intégrer une part de SAF dans le carburant mis à disposition des compagnies aériennes au sein de l'Union européenne, à hauteur de 2 % cette année, avec une hausse progressive jusqu'à 70 % en 2050 (dont la moitié de carburant synthétique).
L'analyse de l'APNA:
La Commission européenne a imposé des contraintes d’utilisation de SAF aux compagnies aériennes sans pour autant se donner les moyens de leur applicabilité. Sans incitations à leur production, les SAF ne seront pas produits en quantité suffisante. Le produit de la nouvelle taxe sur l’aérien, incluse dans le budget français de 2025, devrait à minima être fléché vers la décarbonation.
Il est à noter que les obligations d’emport de SAF, définies par la Commission européenne, pèseront uniquement sur l’Europe, avec pour conséquence la délocalisation de nos activités aériennes vers des compagnies non européennes, qui ne subissent ces règles que de manière marginale. En réponse, la Commission européenne fait des compagnies européennes les idiots utiles de la décarbonation, en voulant nous faire croire naïvement qu’elle est en capacité de contrôler l’application de ses taxes sur les vols en correspondance via des hubs non européens.