Le vrai prix des avions

Lors de sa tournée dans les pays du Golfe, le président Trump dans les pays du Golfe a annoncé avoir signé avec Qatar Airways la plus importante commande de son histoire, pouvant aller « jusqu'à 210 avions long-courriers », options incluses, « d'une valeur de 96 milliards de dollars », selon le communiqué de la Maison-Blanche. En fait, ces montants mirobolants sont généralement très éloignés de la réalité, sachant que les constructeurs ne publient plus de prix catalogue qui ne correspondent pas à la réalité des contrats de vente qui dépendent d’une grande variété de critères tels que la demande par type d'appareil, la date de livraison, sa configuration et le contrat de maintenance choisi ; mais aussi en fonction de la situation commerciale de l'avionneur. Ainsi, selon les estimations des Echos, la valeur réelle d'un Boeing 737 Max 8 ou d'un Airbus A320 neo neuf se situerait plutôt aux alentours des 55 millions de dollars alors que la dernière grille tarifaire publique de Boeing en 2022, chiffrait le Max 8 à 121,6 millions de dollars. De même le B787 se négocierait à 151 millions $ au lieu du prix catalogue de 292 millions et le A350 serait à 165 millions.

L'analyse de l'APNA :

La décision d’un choix de flotte pour une compagnie aérienne est l’acte le plus engageant de son avenir. La communalité des types d’avions, à la fois pour les qualifications de type pour les pilotes, mais aussi des pièces détachées pour sa maintenance, engage l’entreprise sur des décennies alors qu’elle n’a évidemment pas cette même perspective temporelle sur son activité commerciale qui dépend des cycles économiques qu’elle subit. Il y a 30 ans, Air France découvrait qu’elle payait ses avions beaucoup plus chers que les compagnies low cost naissantes. Ces dernières faisaient commerce d’achat groupés d’avions par centaines et de revente à l’unité aux concurrents à un tarif plus élevés en fonction de l’urgence du besoin. Aujourd’hui, les niveaux des tarifs de vente des avions peuvent aussi dépendre des droits de trafic associés à la vente ; les pays constructeurs pouvant préférer le gain à court terme du rééquilibrage d’une balance commerciale déficitaire, à celui à long terme d’une compagnie aérienne qui crée de la valeur et de l’emploi.

Source : https://www.lesechos.fr/thema/articles/les-vrais-prix-des-avions-un-secret-bien-garde-2170926

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