Le transport aérien : outil de puissance de la Turquie d’Erdogan
Turkish Airlines avec ses 600 commandes d’avions et ses hubs aéroportuaires géants, font de l’aviation civile un vecteur de développement et d’influence du pouvoir turc. Le gigantesque aéroport d’Istanbul, inauguré en octobre 2018, est devenu en cinq ans, le plus actif d’Europe et le pays tout entier se donne des allures de nouveau hub de la mondialisation, malgré une crise économique et financière vertigineuse. Le bénéfice net de Turkish Airlines s’est ainsi élevé à 5,52 milliards d’euros, alors que IAG, la maison mère de British Airways, la plus rentable des compagnies régulières européennes, n’a engrangé que 2,43 milliards d’euros. Son chiffre d’affaires a atteint 20,94 milliards d’euros, avec une marge nette de 28,8 %.
L'analyse de l'APNA :
Turkish est la compagnie la plus prédatrice du marché aérien européen. La différence avec Qatar Airways est que le marché turc n’est pas négligeable avec ses 85 millions d’habitants alors que le marché Qatarie n’en représente que 1 million. En revanche, la ristourne fiscale de près de 3 milliards d’euros, gracieusement consentie par Ankara à sa compagnie nationale, rappelle la confusion de patrimoine entre la compagnie Qatarie et son Emir propriétaire exploitant de tout l’écosystème aérien jusqu’à l’aéroport. Ben Smith rappelle souvent que son concurrent le plus dangereux est Turkish en raison de son positionnement géographique et de l’absence de contraintes européennes sur les règles de la concurrence et sur les règles écologiques.
