Le gouvernement en quête de « solutions créatives » pour financer les infrastructures de transport
Alors que l’Etat navigue à vue sur les questions budgétaires ; l’Etat sait que le modèle actuel de financement des mobilités sera bientôt obsolète avec le tarissement attendu des recettes de la fiscalité sur les carburants, en raison de la montée en puissance des voitures électriques et hybrides. La conférence « Ambition France Transports » ouverte le 5 mai a été organisée en quatre ateliers thématiques : les transports régionaux et les futurs SERM (Services express régionaux Métropolitains), les infrastructures ferroviaires, le transport de marchandises et leur verdissement et, enfin, le réseau routier. La priorité affichée est de régénérer l’existant afin d’éviter qu’il ne se dégrade faute d’investissement et donc d’imaginer des « solutions créatives » et des « financements alternatifs ».
L'analyse de l'APNA :
Plus d’un siècle après, la citation de Georges Clémenceau reste d’actualité : “La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts.”
Ainsi, Clément Beaune, ministre de la SNCF, avait créé en 2024 l’impôt sur les grandes infrastructures autoroutières et aéroportuaires dont le produit était censé financer les investissements ferroviaires au détriment des automobilistes et des passagers aériens. Aujourd’hui, l’innovation sera de reprendre les concessions autoroutières à leur échéance entre 2031 et 2036, mais aussi, d’ajouter des taxes aux aéroports majeurs, tels que CDG, Orly, Nice, Toulouse, Marseille, Bordeaux et Lyon. En situation de monopoles, ces aéroports privés répercuteront ces surcoûts sur les compagnies aériennes ajoutant ainsi de la distorsion de concurrence avec les compagnies aériennes étrangères qui ne les subiront que marginalement et générant ainsi de façon incidente, une baisse des flux touristiques déviés vers des pays moins taxés.
Avec la taxe sur les billets d’avion au départ de la France, les passagers aériens qui partent en vacances à l’étranger paieront moins cher leur billet qu’en se rendant en France où ils paieront la taxe à l’aller et au retour. Nos parlementaires imaginent à tort que quelques euros d’écart ne créent pas de distorsion, mais quelques euros font une réelle différence pour les familles, les étudiants et les PME. Les compagnies low cost ne s’y sont pas se trompées en réaffectant une partie de leurs lignes domestiques françaises vers leur réseau étranger.