FrenchBee : le low cost long courrier version française
La compagnie aérienne FrenchBee annonce l’ouverture d’une ligne quotidienne sur Montréal afin de profiter des 2 opportunités offertes l’une par le report de la demande des passagers canadiens vers l’Europe à la suite de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump et l’autre par l’arrêt par Corsair de sa desserte canadienne en raison de la remise en cause par la commission européenne des aides (ou plutôt des subventions) françaises qui n’étaient destinées qu’aux dessertes des seuls DROM.
Le groupe aérien Dubreuil, c’est aujourd’hui Air Caraïbes (7 A350) créée en 2003 après la Faillite d’AirLib et la compagnie FrenchBee (6 A350), créée en 2016 après l’échec de la fusion avec Corsair. Les 2 compagnies emploient 700 collaborateurs aux Antilles et réalisent 1,1 milliards de chiffre d’affaires pour un bénéfice de de 20 millions d’euros.
L'analyse de l'APNA :
Les avantages compétitifs des compagnies aériennes low cost tiennent à plusieurs facteurs : l’unicité de flotte, la densification des sièges à bord, un réseau entre aéroports secondaires pour une utilisation maximale des avions et des coûts sociaux réduits au minimum avec des salariés aux conditions de travail minimales et un recours maximal à la sous-traitance. Contrairement aux compagnie low cost moyen-courrier, les compagnies low cost long courrier ne peuvent profiter d’une utilisation plus élevée de leurs avions que les compagnies majors qui exploitent leurs avions à plus de 5000h par an, ni d’aéroports secondaires qui ne génèrent pas le flux nécessaire pour remplir leurs gros porteurs. Il ne leur reste que la densification des sièges (411 sièges sur un A350-9 chez FrenchBee contre 324 chez Air France) et des coûts sociaux réduits. Cet écart de coûts n’est pas suffisant pour compenser l’effet réseau global généré par le trafic d’apport des compagnies Major, ce qui explique le quasi-échec des compagnies Low Cost Long courrier sur le marché international.
De son côté, FrenchBee profite de l’effet de niche de la desserte des DROM français avec sa contre-saisonnalité entre la demande Caraïbes l’hiver et Amérique Nord l’été, auquel s’ajoute l’effet de la feuille blanche de droits sociaux réduits dans une nouvelle compagnie aérienne, qui permet d’effacer l’effet cliquet des avantages sociaux inamovibles dans toute compagnie un peu ancienne telle qu’Air Caraïbes.