Le « concours Lépine » des taxes aériennes
Le transport aérien se retrouve une nouvelle fois pris pour cible.
L’ONG européenne Transport & Environment (T&E) publie une étude affirmant que la hausse des coûts — redevances, taxes, TVA, TSBA — n’aurait qu’un impact marginal sur la demande.
La FNAM et l’UAF rappellent au contraire que l’augmentation a déjà provoqué une stagnation de l’offre en France, alors que l’Espagne, le Portugal ou la Grèce enregistrent des croissances à deux chiffres.
Pendant que ces pays allègent leurs contraintes, des amendements proposés dans le cadre du projet de Loi de Finances 2026 envisagent de supprimer l’exonération de TICPE sur le kérosène domestique et de doubler la TVA sur les vols intérieurs, soit près d’un milliard d’euros de prélèvements supplémentaires en 2026, après 1,3 milliard déjà ajoutés en 2025.
L'analyse de l'APNA:
C’est le « concours Lépine » des taxes aériennes françaises, où chaque ministère invente une nouvelle ponction sur un secteur déjà fragilisé. L’étude de T&E, présentée comme scientifique, confond corrélation et causalité et ignore la réalité d’un marché français surtaxé.
Elle révèle surtout l’incohérence d’une ONG qui vantait la TSBA comme outil de décroissance du trafic, avant d’affirmer qu’elle n’en a aucun effet.
Derrière ce vernis écologique, c’est un agenda idéologique : faire financer une SNCF structurellement déficitaire par un transport aérien qui, lui, ne reçoit aucun soutien public et supporte déjà une accumulation de taxes que le rail n’a jamais connues.
