Le carnet de commande de Dassault correspond à 8 ans de production

En réponse à l'appel à « l'économie de guerre » lancé par Emmanuel Macron pour soutenir l'Ukraine, Dassault a décidé de donner la priorité industrielle aux livraisons d'avions de chasse - « pour la France ou à l'export », plutôt qu'à celles de ses jets privés. Pourtant, la cadence de production des Rafales reste d'un avion par mois en raison des difficultés sur sa ligne d'assemblage. De même, la livraison des avions civils n’a atteint que 26 Falcon au lieu des 35 prévus. En tout, la valeur du carnet de commandes s'élève à 41,2 milliards au total, contre 38,5 milliards à la fin de l'année 2023, ce qui représente 8 ans de production, à l’identique d’Airbus et Boeing. En 2023, les retards de livraison avaient pesé sur le chiffre d'affaires de Dassault, qui avait chuté de 31 %, à 4,8 milliards d'euros. Pour 2024, l'objectif réaffirmé est d'atteindre 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

L'analyse de l'APNA :

Au-delà des difficultés de production liés à l’approvisionnement en matières premières et à la chaine de sous-traitance, l’enjeu d’avenir est l’avion de combat du futur qui se joue en Europe entre le SCAF (Dassault Aviation, Airbus et l'entreprise espagnole Indra) et le GCAP (l’anglais BAE Systems, l’italien Leonardo  et et le japonais Mitsubishi Heavy Industries). Le SCAF (Système de Combat aérien du Futur) n'est pas qu'un futur avion de combat dit de « sixième génération », qui aura vocation à remplacer les Rafale français et les Eurofighters allemands et espagnols, c’est un « système de systèmes » qui comprend des chasseurs de nouvelle génération associés à des drones d'appui, le tout étant connecté par un cloud de combat. L'ensemble doit communiquer avec le sol, les avions existants, les satellites, mais aussi les plates-formes navales. Le GCAP (Global Combat Air Programme) en l’état actuel, n’est que le résultat d’un accord passé entre le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon pour développer ensemble un nouvel avion de combat à l'horizon 2035. S’il y a plusieurs avions de combat à l'horizon 2035-45 (GCAP versus SCAF), il faudra bien à un moment donné développer des briques communes (armes, cloud, drones, etc.) pour garantir l'interopérabilité, mais aussi un coût supportable…

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/dassault-aviation-donne-la-priorite-a-la-production-du-rafale-2109736

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