La délocalisation de l’aérien français par la taxation
Le Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE) a annoncé travailler sur une nouvelle hausse de la taxe dite de solidarité (TSBA), anciennement surnommée « taxe Chirac », qui renchérirait encore un peu plus le prix des billets d'avion en France. L'objectif du SGPE serait de combler l'écart de taxation « en euros à la tonne de CO2 entre les vols domestiques, les vols intra-européens et les vols long- courriers, qui échappent en partie à la fiscalité française et européenne : Quand on additionne les dispositifs, le niveau de taxation implicite est de facto très inférieur sur l'international et nous n'avons pas de tabou à combler ce gap-là ». Pourtant, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, avait clairement pris ses distances avec la tentation de la décroissance pour réduire les émissions de CO2. « Nous assumons le développement du transport aérien » et il avait assuré ne pas avoir de projet de nouvelle taxe sur l'aérien.
L'analyse de l'APNA :
Le transport aérien est devenu le bouc émissaire des écologistes, qui sont convaincus que seule la réduction du trafic aérien permettra d’atteindre les objectifs d’émission de CO2. Comme d’habitude en France, toute projet se conclue par une nouvelle taxe qui cette fois, aurait pour objet « la maîtrise de la demande » par le renchérissement du prix des billets d'avion via le levier fiscal. Or, toute taxation nationale a pour effet la perte de compétitivité des compagnies aériennes françaises vis-à-vis de leurs concurrents internationaux. Pourtant, le principe de réalité veut que toute taxation nationale ne réduise pas le trafic aérien mondial, mais le délocalise au départ des pays qui ne sont pas soumis aux mêmes coûts. Turkish et autre Qatar Airways sont promises à de belles croissances sur le marché France tandis que la part de marché des compagnies françaises se réduit de 1% par an depuis 20 ans, pour atteindre 37% en 2023