Grève délétère des contrôleurs : contre les pointeuses de présence.

270 contrôleurs aériens sur 1.400 environ prévus en activité se sont déclarés grévistes ce jeudi dernier, conduisant à l’annulation de 1500 vols en Europe, soit environ 300.000 passagers en galère. Au-delà de ce conflit délétère, le contrôle aérien français reste confronté à de nombreux défis. Le protocole signé l'an dernier visait à restructurer le réseau des tours de contrôle, adapter les horaires de travail aux pointes de trafic, et harmoniser les règles avec les centres européens afin de recoller les performances dégradées du contrôle aérien français aux pratiques européennes.

La mise en œuvre de ce plan de modernisation doit être accélérée. Une condition sine qua non pour améliorer les performances de la navigation aérienne française, devenue la championne européenne des retards, mais aussi des grèves.

Le déploiement des pointeuses biométriques au poste de travail n’est prévu que pour l’automne ! laissant encore quelques mois pour des « clearances » et des « demi-tour parking », et d’autres grèves d’arrière-gardes.

L'analyse de l'APNA:

Les rapports de la Cour des comptes se sont suivis par 3 fois en 20 ans, dénonçant le manque de productivité d’une profession autogérée, aux avantages dérogatoires de la fonction publique, sans constat d’une réelle évolution au sein du service de la navigation aérienne.

De même, les contraintes écologiques n’ont aucune prise sur une profession arc bouté contre le Ciel Unique Européen (Single European Sky - SES) qui permettrait potentiellement de réduire de 12% les trajectoires intra européens. Malgré l’urgence climatique et opérationnelle, en soutien de ses contrôleurs, la France reste le principal obstacle technique et politique au Ciel Unique figeant ainsi un système incapable d’absorber la croissance du trafic aérien. L’Europe reste donc une addition d’espaces aériens souverains, inefficace et vulnérable aux grèves locales.

Seul le rapport du Bureau Enquête et Analyse a obligé à la prise en compte de la sécurité des vols afin de s’assurer de la présence des contrôleurs à leur poste de travail, ce qui apparait paradoxalement pour les syndicats minoritaires comme un « management toxique, contraire à la sécurité des vols » ! Une mention positive doit être donné au SNCTA, syndicat représentatif de 60% des contrôleurs, qui ne s’associe pas à ces mouvements de grèves et au contrôleur Gilles D. qui commente sur LinkedIn : « L’actualité de la grève des contrôleurs ces 2 derniers jours a fait beaucoup de mal à ma profession. Au nom de ma profession, j’ai juste envie de dire pardon. Pardon à tous ceux qui ont fait les frais de cette grève qui n’aurait jamais dû avoir lieu, encore moins pour les départs en vacances »

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/greve-des-controleurs-aeriens-trois-questions-sur-un-conflit-qui-exaspere-toute-leurope-2174696

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