Crash B787 Air India : Attention aux conclusions hâtives

Le rapport préliminaire d’enquête de l’accident du 12 juin du B787 d’Air India indique que selon les données enregistrées les interrupteurs de commande carburant ont changé d’état, passant de RUN à CUTOFF à une seconde d’intervalle. Le rapport ne se prononce pas sur l’origine de cette transition. L’enregistrement des conversations du CVR montre qu’un pilote a demandé à l'autre pourquoi il avait coupé le carburant, le second pilote répondant qu'il ne l'avait pas fait. Les données du vol montrent que l’interrupteur de commande carburant du moteur 1 a changé d’état, passant de CUTOFF à RUN 10’’ après le passage sur Cut Off. Le rapport ne précise pas s’il s’agissait d’une action de l’équipage. Quatre secondes plus tard, un changement identique a été enregistré sur le moteur 2. Une augmentation de la température EGT a été observée pour les deux moteurs, indiquant des tentatives de rallumage. Alors que la décélération du moteur 1 a finalement cessé et a commencé à se rétablir, le moteur 2 a pu se rallumer mais “n’a pas pu arrêter la décélération du cœur moteur ” (N2).

Le rapport du bureau indien rappelle que la FAA avait publié un bulletin d'information en 2018 concernant "le désengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l'interrupteur de contrôle du carburant" des B787. Air India a informé les enquêteurs qu'elle n'avait pas effectué les inspections suggérées par la FAA, car elles étaient "conseillées et non obligatoires".

L'analyse de l'APNA:

La France est en train de saborder sa connectivité aérienne intérieure au nom d’une transition écologique dogmatique, inefficace et contre-productive. À rebours de la réalité économique et des besoins de mobilité des territoires, l'État applique une fiscalité discriminatoire qui ne s’attaque qu’aux lignes domestiques – les seules sur lesquelles il a la main, les vols internationaux étant protégés par la convention de Chicago et les règles européennes de TVA.

Le résultat est doublement contreproductif :

  • Un transfert d’activité hors de France : les compagnies réorientent leurs vols vers l’international où les coûts sont moindres, au détriment des régions françaises et de leur économie touristique.

  • Aucune réduction des émissions : les passagers ne renoncent pas à voler, ils partent d’ailleurs. Pire, ces transferts augmentent les distances parcourues et donc les émissions globales.

Face à ce constat, même le ministre des Transports Philippe Tabarot reconnaît que la pression fiscale “a porté atteinte à la dynamique de l’offre française”, en soulignant que la France enregistre l’un des plus faibles taux de croissance de l’offre aérienne en Europe (+2,8 % seulement), très loin derrière la Grèce (+36 %), la Turquie (+27 %), l’Italie (+18 %) ou l’Espagne (+13 %). Il ajoute lucidement que ce n’est « probablement pas un hasard ».

Le ministre affirme aussi que l’aérien est un atout stratégique pour la France, rappelant que « ce n’est pas en surtaxant nos compagnies que nous ferons émerger des avions zéro émission », mais bien en finançant l’innovation, la recherche et les carburants durables (SAF).

Le transport aérien contribue à hauteur de 23 milliards d’euros aux recettes touristiques françaises, soit près de 40 % du total. Fragiliser ce secteur, c’est affaiblir l’hôtellerie, la restauration, la culture, l’artisanat et des milliers de PME en régions. Tant que les prélèvements ne sont ni réinvestis dans la filière, ni coordonnés au niveau européen, la France continuera de décrocher. Il ne s’agit pas de protéger l’aérien par idéologie, mais de préserver un outil fondamental de souveraineté, d’attractivité et de transition qui accessoirement permet de financer la décarbonation d’autres secteurs.

Lire le rapport préliminaire : https://aaib.gov.in/What%27s%20New%20Assets/Preliminary%20Report%20VT-ANB.pdf

Cliquez pour en savoir plus sur les interrupteurs de coupure carburant deffectueux, par john thomas co-directeur of mit’s engineering systems lab : https://drive.google.com/file/d/175W3FhODpS3UCYrqGZIyVz2FxyRSTthF/view?pli=1

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