SNCF : 20 milliards de subventions, mais un bénéfice de 1,6 milliards d’euros
Pour la quatrième année d’affilée, la SNCF annonce avoir dégagé des bénéfices de 1,6 milliard d’euros en 2024, pour un chiffre d’affaires total de 43,8 milliards d’euros, en hausse de 4,8 % comparé à 2023 dont 11Mds€ pour sa filiale logistique Géodis et 20 Mds € par SNCF voyageur avec un résultat brut d’exploitation (Ebitda) de 2,4 milliards d’euros. Ces résultats s’expliquent en partie par une demande soutenue des voyageurs face à une pénurie de matériels roulants qui a 2 ans de retard : « Moins de trains qui roulent, ce sont des trains mieux remplis et des billets plus chers ».
Du côté des infrastructures, le chiffre d’affaires de SNCF Réseau avoisine 8 milliards d’euros (+ 5,6 %). Pour la première fois, la filiale dégage un cash-flow libre positif (elle ne crée plus de dette). C’est ce qu’exigeait l’Etat après avoir délesté ces dernières années la filiale de quelque 35 milliards d’euros de dettes.
L'analyse de l'APNA:
Le paradoxe des entreprises publiques est une SNCF annonçant des bénéfices alors qu’elle est subventionnée directement ou indirectement à hauteur de 20 milliards d’euros annuellement. La communication de la SNCF axée sur une aviation moins chère car subventionnée, ne tient pas la route au regard de la réalité des taxes anticoncurrentielles françaises qui plombent l’aérien français ! (Cf. le rapport de la FNAM )
L’assertion d’une SNCF 85 fois moins émettrice de CO2 que l’aviation est fondée sur une énergie verte à 95% qui ne tient évidemment pas compte de la réalité des centrales allemandes à charbon et des émissions liées à la construction des voies ferrées. Ainsi, le chantier GPSO (Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest) devrait générer entre 2,4 et 4,4 millions de tonnes équivalent CO2, selon les différents chiffrages disponibles pour un « report modal lié à la réalisation des LGV permettra à terme d'économiser plus de 300.000 tonnes équivalent CO2/an. » D’après les chiffres toujours très optimistes de la SNCF, la rentabilité CO2 prendra au mieux 10 à 15 ans, auquel il faut ajouter la question des 4.800 hectares qui seront artificialisés par le chantier des lignes à grande vitesse vers Toulouse et Dax face à une emprise aéroportuaire très réduite.