Philippe Tabarot à la tête d’un ministère des Transports rattaché à l’Aménagement du territoire et non plus à l’Ecologie

Après 93 jours au ministère des transports, François Durovray est remplacé par Philippe Tabarot au ministère des transports. Notre nouveau ministre était jusqu’ici sénateur des Alpes-Maritimes, premier vice-président de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable et rapporteur pour les questions de transports lors de chaque projet de loi de finances. Il est connu pour sa proposition de loi sur l'encadrement du droit de grève dans les transports lors des périodes de vacances, au nom de la continuité du service public.

La nouveauté est que le ministère des transports n’est plus rattaché à celui de la Transition écologique, mais à l'Aménagement du territoire.

L'analyse de l'APNA :

Notre nouveau ministre, Philippe Tabarot, sénateur de droite « Les Républicains » a une mauvaise réputation auprès des écologistes, notoirement depuis une prise de bec avec les scientifiques du GIEC lors d’une audition sénatoriale en 2021 où il avait évoqué « le danger de décroissance et de privations de liberté », lors d’un échange sur les enjeux de réduction des gaz à effet de serre.

Le rattachement du ministère des transports à l’aménagement du territoire n’est peut-être pas sans lien avec l’intervention musclée de François Bayrou, maire de Pau, pour le maintien de la liaison aériennes Pau-Orly stoppée par Transavia en octobre dernier, faute de rentabilité.

Par ailleurs, bien que l’augmentation de la Taxe de Solidarité sur les Billets d’Avion (TSBA) ne soit plus d’actualité puisque la loi de finances a été rejetée en décembre dernier, la chasse aux milliards reste ouverte par le nouveau gouvernement qui doit toujours faire face au mur de la dette. Avec ou sans taxes régaliennes supplémentaires, les années qui viennent verront probablement les prix des billets croître en Europe en raison des législations environnementales en vigueur entrainant des coûts en constante augmentation. Ainsi, 10% de SAF mélangé au kérosène en 2030, coûteront un milliard d’euros supplémentaires chaque année à Air France.

Malgré cela, Amélie de Montchalin, la nouvelle ministre des Comptes publics a déclaré ce matin dans le journal Le Parisien qu’une augmentation des taxes sur l’aviation « est une mesure de justice fiscale et écologique. Les 20% de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion. » En bref, la taxation de l’aérien n’a plus officiellement de finalité écologique puisqu’il n’est plus question de flécher son produit vers la décarbonation, mais une simple mesure de justice fiscale permettant de taxer tous les passagers, même ceux aux revenus les plus faibles.

Source : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/philippe-tarabot-un-connaisseur-discret-aux-transports-1014680.html

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