Les prix bas des compagnies low cost sont une charge pour les finances publiques
Le « low cost » a un coût... pour les finances publiques. Et si l’on intégrait les contributions arrachées par Ryanair et autres EasyJet ou Volotea aux collectivités ou aux Chambres de commerce et d’industrie (CCI), le prix du billet apparaîtrait sans doute moins spectaculaire. « Disproportionnées », « d’une ampleur considérable »... Depuis de longues années, les Chambres régionales des comptes (CRC) épinglent à tour de rôle les aéroports qui, afin de s’assurer la fidélité des compagnies à bas coût, leur versent des subventions à la limite de la légalité. ·Longtemps, cette aide a été versée à Bordeaux sous forme de remise sur les redevances payées par les compagnies. Les magistrats financiers avaient alors pointé le caractère « non transparent, discriminatoire et disproportionné » de ces aides. Depuis 2017, celles-ci sont versées au titre d’un « intéressement au chiffre d’affaires extra-aéronautique ». L’Urssaf estimait que le montage permettait d’éluder 700 000 euros de cotisations dans l’affaire et la caisse de retraite, plus de 300 000 euros.
À Bergerac ce sont jusqu’à 297 euros d’aides par passager, selon un montage dans lequel les aides, issues principalement du Département, étaient versées par le syndicat mixte Air Dordogne au Comité départemental du tourisme (CDT, une émanation du Département) et atterrissaient in fine dans les poches des compagnies aériennes au titre de contrats de « marketing territorial ».
À La Rochelle, la Cour des Comptes note un « soutien public aux compagnies aériennes irrégulier » via, notamment, des contrats passés « sans appels d’offres », pour des prestations de « marketing » et des « aides à la relance ».
L'analyse de l'APNA :
En 2009, Air France déposait 32 plaintes pour subventionnement illégal des compagnies low cost par les régions. Plusieurs de ces 32 plaintes ne sont pas toujours traitées par la commission européenne en 2024. Les chambres régionales de la Cour des Comptes ont pris le relais, dénonçant les montages des élus régionaux pour contourner la législation. Cela passe par une sous-facturation des services aéroportuaires, aux subventions à des agences touristiques locales qui reversent cet argent public dans des paradis fiscaux, au maquillage des subventions en contrat dit « marketing », comme si le prix d’un bandeau publicitaire sur le site d’une compagnie aérienne pouvait valoir plusieurs millions d’euros par an