L’aéronautique, acteur de la souveraineté européenne face au F-35 américain

Les dix-sept pays, dont onze en Europe, qui ont choisi le F-35 américain, risquent-ils de voir leurs avions de combat cloués au sol, en cas de désaccord avec Washington sur leur utilisation ? Plusieurs voies permettent logiquement aux Etats-Unis d’intervenir sur les capacités opérationnelles du F-35. La première est appelée la « porte dérobée », possiblement dissimulée au sein de ses 8 millions de lignes de code, qui doivent être mises à jour au plus tard tous les 30 jours chez le constructeur aux Etats-Unis. La deuxième restriction d’utilisation est liée à une autre contrainte qu’est la préparation des fichiers informatiques de données de mission (MDF) qui, une fois téléchargés dans l'appareil, lui permettront d'effectuer ses missions qui doivent être réalisés et testés sur la base d'Eglin, par des équipes des forces armées concernées envoyées sur place, mais sous le contrôle de leurs homologues américains ! Sans accord des Américains, il n’y a donc pas de mission opérationnelle !

L'analyse de l'APNA:

Les questions de souveraineté sont de plus en plus prégnantes depuis que les règles du commerce se trouvent remises en cause par leur principal acteur que sont les Etats-Unis. La fiabilité de la chaine d’approvisionnement de tout système qui contient une pièce étrangères pose question dès lors son fournisseur souhaite s’en servir comme bras de levier politique. Ainsi, les pièces détachées des avions occidentaux exploités en Russie font l’objet d’un embargo, bien que souvent contourné. L’aéronautique française est, avec l’industrie de la défense, le seul secteur qui possède son autonomie stratégique avec ses constructeurs d’avions, son réseau de sous-traitants et ses compagnies aériennes. L’heure devrait être au soutien de cette filière souveraine, et non pas à son attrition programmée par la taxation discriminatoire et donc anti concurrentielle.

Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/trump-et-le-pentagone-peuvent-ils-vraiment-immobiliser-les-f-35-europeens-2154276

Précédent
Précédent

Le programme du F-47 en soutien financier de Boeing

Suivant
Suivant

Le Pay To Fly, ressource financière pour les compagnies étrangères d'affrètements