Environ 35 % des A220 livrés par Airbus sont actuellement cloués au sol

Selon la firme de données aériennes Cirium, environ 35 % des A220 livrés par Airbus sont actuellement cloués au sol. Ce sont 1200 moteurs Pratt&Whitney PW1100G produits entre le quatrième trimestre 2015 et le troisième trimestre 2021 qui doivent subir une inspection anticipée d’une durée de plusieurs mois à cause d’un défaut dans une poudre de métal pour fabriquer des disques de turbine haute pression. L’A220 n’est pas le seul dans cette situation puisque ce moteur P1100G équipe la centaine d’Embraer E2 déjà livrés, et environ 40% des A320neo et A321LR livrés aux compagnies qui ont choisi ce moteur en alternative du moteur Leap de Safran-GE. En sus de ce problème de fiabilité, les compagnies aériennes clientes de l’A220 peuvent s’attendre à un délai de 7 ans avant livraison d’une nouvelle commande au rythme actuel de 75 livraisons en 2024 pour 516 Airbus 220 en commande. L’objectif de production de 14 A220 par mois, correspondant au seuil de rentabilité, est affiché pour 2026.

L'analyse de l'APNA:

En raison des coûts de certification des moteurs sur un avion, Airbus et Embraer ont donné l’exclusivité au Pratt&Whitney PW1100 pour équiper leurs A220 et E2, alors que Boeing a choisi le moteur Leap CFM (consortium Safran et General Electric) pour ses B737 Max. De même, Airbus a donné l’exclusivité au Trent XWB de Rolls-Royce, dont la dernière version XWB-97 qui équipe l’A350-1000 nécessite un entretien accru qui inquiète les compagnies intéressées par ce modèle. L’exclusivité donné par les avionneurs à un seul motoriste leur est doublement favorable puisqu’ils gagnent à la fois sur les coûts de certification, mais aussi sur le prix imposé sur les moteurs de première monte. Sachant que les constructeurs de moteurs réalisent leur marge sur l’entretien des moteurs et non pas sur la vente de première monte dont le prix est imposé par l’avionneur, les compagnies aériennes se trouvent alors perdantes lors des achats de moteurs de rechange ou pour les coûts de maintenance face à un motoriste en monopole qui a besoin de reconstituer sa marge perdue auprès des avionneurs.

Source : https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2025-01-09/nouvelles-commandes/l-a220-d-airbus-connait-sa-pire-annee.php

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