Effet négatif des taxes douanières sur le trafic aérien d’affaires
Malgré la montée des tensions géopolitiques et commerciales avec l’Europe depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier, le groupe AF-KLM avait indiqué jusqu’ici ne pas voir d’effet sur les réservations de billets d’avions desservant le très rentable axe transatlantique. Les turbulences économiques ont au moins un effet positif avec la baisse significative du cours du pétrole puisque les compagnies aériennes consacrent entre le quart et le tiers de leurs dépenses aux achats de kérosène. En revanche, un doute persiste sur les conséquences des nouvelles taxes douanières sur le prix des Boeing et des Airbus, sachant que ces deux constructeurs utilisent des pièces venant de chaque côté de l’Atlantique. Les constructeurs ont fait savoir que c’est le client final qui aura les taxes douanières à sa charge.
L'analyse de l'APNA :
De l’autre côté de l’Atlantique, les compagnies United et Delta se trouvent en panne de croissance depuis les annonces contradictoires des taxes douanières, alors qu’elles avaient commencé l’année avec une croissance de plus de 10%. L’histoire montre que l’activité économique et donc l’activité aérienne stagne ou se réduit en période d’incertitude économique. Par ailleurs, les liaisons avec le Canada et le Mexique sont particulièrement touchées, ces deux pays ayant connu une baisse significative de la demande transfrontalière depuis les tensions commerciales avec les États-Unis. Par ailleurs, la baisse du dollar contrevient à la réorientation des touristes nord-américains vers l’Europe, mais elle devrait faciliter les déplacements des Français vers les USA à la condition que cesse les pressions exercées aux frontières américaines sur les touristes parfois traités comme des immigrants illégaux.
Seuls 31% des professionnels du secteur du voyage aérien d’affaires restent optimistes quant aux perspectives globales pour cette année, tandis que 40% sont neutres. Cela marque un déclin significatif par rapport au sondage de novembre 2024, où 67% des professionnels se disaient optimistes pour 2025.